La restauration de la qualité des sols et des eaux grâce aux végétaux, notamment dans les anciens sites industriels, devient une alternative sérieuse aux méthodes traditionnelles.
Dans un contexte où la préservation de notre environnement devient de plus en plus cruciale, la dépollution par les plantes émerge comme une technique révolutionnaire pour décontaminer les sols autrefois négligés et pollués. Cette approche novatrice, également connue sous le nom de « phytoremédiation », offre une solution prometteuse pour restaurer la qualité des sols et des eaux, en particulier dans les anciens sites industriels. Cette méthode ingénieuse repose sur l’utilisation de végétaux, tels que des plantes et des arbres, ainsi que dechampignons, pour stabiliser la pollution du sol, voire pour éliminer les éléments organiques ou métalliques nuisibles, tels que le plomb, le nickel, le cuivre ou le mercure, grâce à leur activité microbienne qui permet de dégrader ces composants nocifs.
Alors que les méthodes traditionnelles de dépollution impliquent souvent l’excavation et le traitement hors site de la terre polluée, entraînant des coûts élevés allant de 120 à 800 euros par tonne en fonction de la nature du sol et de la pollution, la phytoremédiation offre une alternative plus économique et écologique. Elle s’intègre parfaitement dans l’objectif de « zéro artificialisation nette des sols » inscrit dans la loi depuis le 21 juillet, en offrant une solution viable pour les quelque 10 000 friches industrielles présentes en France.
Le processus de phytoremédiation repose sur la capacité des plantes et des micro-organismes du sol à absorber les polluants présents dans le sol et à les décomposer en composants inoffensifs. Cette technique s’appuie sur la symbiose entre les plantes et les micro-organismes présents dans leurs racines, qui agissent en synergie pour dégrader les contaminants. Les racines des plantes produisent des enzymes qui décomposent les polluants, tandis que les micro-organismes du sol favorisent cette dégradation en fournissant un environnement propice à l’activité microbienne.
Une des caractéristiques remarquables de la phytoremédiation est sa polyvalence. Elle peut être utilisée pour traiter une large gamme de contaminants, qu’il s’agisse de métaux lourds, de composés organiques, de pesticides ou d’autres polluants. De plus, cette méthode peut être mise en œuvre dans divers environnements, y compris les zones humides, les sols contaminés par des hydrocarbures ou des produits chimiques toxiques, ainsi que les anciennes friches industrielles.
Un exemple concret de l’efficacité de la phytoremédiation est la zone tampon humide artificielle de Rampillon (Seine-et-Marne). Dans cette zone, les champs alentours sont drainés pour évacuer les eaux de pluie excédentaires. Cette zone tampon, qui fonctionne comme un dispositif naturel, intercepte les flux de pesticides sur les végétaux et les épure grâce à l’activité microbienne du milieu. Cela montre clairement que la phytoremédiation peut non seulement restaurer la qualité des sols, mais aussi contribuer à la préservation des ressources en eau.
En résumé, la dépollution par les plantes, grâce à la phytoremédiation, émerge comme une technique de pointe pour décontaminer les sols pollués, offrant une alternative économique, écologique et durable aux méthodes traditionnelles. Cette approche innovante, qui repose sur la collaboration entre les végétaux et les micro-organismes du sol, promet de jouer un rôle essentiel dans la restauration de notre environnement et la préservation de la biodiversité. En adoptant des solutions telles que la phytoremédiation, nous pouvons transformer les anciens sites industriels en havres de vie tout en contribuant à la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique.